Un grand sourire qui ne rit pas

Publié le 11 July 2019 | ARTICLES, CHRONIQUES, CLIPS

 

 

Sons et visuels marchent de pair chez Mathilde Fernandez. Ensemble, indissociables, ils peuvent faire imploser beaucoup de choses à commencer par notre cerveau.

Je ne suis pas critique musical et vous renvoie donc vers 1) plusieurs 2) supers 3) articles ou 4) entretiens, mais au fil de la découverte, il y avait beaucoup trop d’éléments communs entre tout ce qu’on aime chez Fatales et le travail de Mathilde Fernandez pour ne pas parler d’elle : esthétique et look Giallo-Black-Metal (pentagrammes, police d’écriture, bagues articulées, imper en vinyl rouge), concerts en armure, présence d’armes, de la classique épée fantasy qui fait chaud au cœur à la guitare arme à feu, puis un duo mortel avec Perez, artiste dont je parlais il y a quelques temps pour son clip “Les Vacances Continuent” signé Yann Gonzalez. Enfin, dans le superbe titre ÉGÉRIE elle évoque Ilona Staller aka la Cicciolina, dont il était beaucoup question dans l’article sur l’ultra-violente héroïne italienne Ramba.
Et puis sa voix bien sûr, tantôt cristal jeté contre un mur, tantôt flaque de pétrole chaude en envahissante. Une voix qui s’enfonce progressivement dans vos oreilles comme une lame dans une boîte de conserve, pour mieux y révéler cœurs noirs et mélancolies oubliées.

Si Mathilde Fernandez est une chanteuse de guerre comme le révèle son dernier clip tourné dans l’un des plus grands bidonvilles de la banlieue de Mexico, ce n’est pas une guerre façon Helli Luv, mais une guerre plutôt orchestrée par Mercredi Addams.
Morpheus de Matrix et ses fameuses pilules était là pour réveiller. Mathilde Fernandez est là pour faire perdre l’équilibre. Comme lui, elle vous propose un choix et ouvre ses mains : dans l’une, une guillotine de poche. Dans l’autre, une fiole de poison. Vous réalisez que l’issue est fatale et tentez de vous échapper mais impossible de bouger, impossible de crier, votre corps ne répond plus. Tout s’éteint et au fond vous le savez : ça fait bien longtemps qu’il est déjà trop tard.

Tout ce qui vous entoure disparaît et comme le chat du Cheshire, ne reste dans la nuit qu’un sourire à la Edgar Poe, le sourire cannibale de Mathilde Fernandez, un grand sourire qui ne rit pas.

 

 

 

Pour suivre ou découvrir le travail de Mathilde Fernandez : son Facebook, son Twitter, son (superbe) Instagram.
Mais surtout son Bandcamp, pour acheter son dernier EP avant qu’il ne devienne introuvable ou simplement écouter ou télécharger légalement son travail.

 

 

 

 

 

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