A la fin du très bon Armour of God (Mister Dynamite chez nous, 1986), Jackie Chan est sur le point de retrouver les pièces manquantes d’une armure légendaire pour lesquelles il s’est battu tout le film. Comme le veut la tradition, il doit affronter le grand méchant du film – un gourou mystique à la tête d’une secte d’illuminés – mais doit d’abord se débarrasser de ses sbires, quatre moines encapuchonnés aux allures de menaçants sorciers.
Lorsqu’ils se ruent sur lui pour le neutraliser et jettent au sol leur toges dans un mouvement d’une grande beauté, la surprise est de taille : il s’agit en fait de quatre femmes aussi puissantes qu’inquiétantes, que l’on sait rompues aux techniques d’art martiaux et qui ne forment en fait qu’une seule et implacable entité !
A proprement parler, les quatre combattantes ne sont pas armées, mais le film insiste assez sur les talons des quatre athlètes pour nous présenter cette horde de banshees – dont le cri strident annonce la mort – comme une sorte d’araignée géante aux huit pattes talonnées, huit lances musclées, véloces et létales.
Le combat qui s’ensuit est probablement – en plus d’être très drôle – le plus fétichiste, le plus sexuel qui soit. Notre cher Jackie n’a aucune chance et se fait passer à tabac dans les règles de l’art. Et ce n’est pas des talons dans la tête, dans les cuisses ou dans les fesses qui vont lui faire perdre son incontournable sourire. Au contraire : plus il a mal, plus il mord la poussière écrasé par les redoutables escarpins de ces furies en cuir, plus il est efficace. Ne serait-il pas un peu masochiste ?
Comme à son habitude, c’est par la ruse qu’il sortira vainqueur de ce corps-à-corps dantesque.