John Howard nous fait l’honneur d’ouvrir en beauté cette rubrique, mais difficile de présenter simplement son œuvre tant l’outrance et l’excès sont au centre de son travail. Pape de la BD underground trash et cul, ses héroïnes – et en particulier la cultissime Slut with no name de la série Horny Biker Slut – suintent le sexe, la violence et la liberté. Au fil des pages complètement délirantes où se croisent, se mélangent ou se fout(r)ent sur la gueule, drogués, motards, trans, catcheuses, geeks, flics ripoux, bourgeois en manque de sensations voire même Satan himself, elles font ce qu’elles veulent, comme, quand, où et avec qui elles veulent… et gare au goujat qui se permettrait de leur imposer quoi que ce soit !
Vous serez prévenus : plonger dans l’univers de John Howard, c’est plonger dans une piscine de pisse, de sperme, de rire, de merde, de bière, de poils et de punk. Mais également dans un monde sensuel et organique, ou tout – jusqu’au trait même d’Howard, volontairement too much – n’est que stupre, disproportion, surenchère, libre arbitre et joie de vivre ! On en sort dégouté ou grisé, c’est selon.
Dans la revue “Lui” de Mars 2003 : « En éditant la version française de cette mythique BD américaine, Bernard Joubert ( grand militant de la liberté d’expression) fait une oeuvre de salubrité publique. On devrait lui donner une médaille ! Car Horny Biker Slut n’est pas seulement drôle, pornographique et décoiffant : c’est surtout un chef d’oeuvre de la BD underground et un sacré coup de pied dans nos testicules peureux. Anar, provoc, politiquement incorrecte, cette bande-dessinée met en scène des bikeuses qui aiment autant la bagarre que la baise.”
L’intégrale des frénétiques aventures d’Horny Biker Slut est sortie chez Dynamite (l’entretien ci-contre vient de là). Ses autres comics (tous en VO) sont difficilement trouvables.